Les acteurs de l’enseignement supérieur n’ont pas été entendus par les acteurs politiques, malgré leur demande. Le 17 avril, une proposition de décret a été votée par la Commission de l’Enseignement supérieur du Parlement de la Fédération Wallonie Bruxelles. Les dispositions qui ont été votées reviennent sur des éléments essentiels de la réforme du décret Paysage (réforme dite « Glatigny »). Elles entraîneront à nouveau un allongement des études, ce qui est dommageable pour les étudiants eux-mêmes, pour l’organisation de l’enseignement supérieur et, d’une manière générale, pour la collectivité.
Ceux et celles qui accompagnent les étudiants vers l’obtention de leur diplôme et vers leur horizon professionnel - professeurs, assistants, membres du personnel administratif et membres du personnel d’accompagnement pédagogique des Universités, des Hautes Écoles et Écoles supérieures des Arts - se sont manifestés à la suite du dépôt d’une proposition de retrait de la réforme du décret Paysage. Ils se sont ensuite manifestés face à la proposition d’un moratoire généralisé sur les conditions de finançabilité. C’est cette proposition qui, amendée, a été soumise au vote des députés en Commission de l’enseignement supérieur.
Conscients des situations de détresse de certains étudiants et des problèmes que peuvent poser certains cas problématiques, ils ont préconisé une approche individualisante, qui aurait laissé les jurys et les institutions exercer leur rôle. Cette solution n’était pas irréaliste. Elle était la meilleure voie envisageable pour assurer une approche humaine tout en maintenant une réforme dont on s’accordait à reconnaître la nécessité et dont on avait constaté les premiers effets positifs.
La proposition qui a été votée le 17 avril va entraîner des effets négatifs sur les cursus étudiants. Ses dispositions vont entraîner, immédiatement et dans les semaines à venir, de grandes difficultés au sein des services administratifs et au sein des jurys. Le montant de 5 millions qui est proposé pour accompagner ces modifications apparaît par ailleurs tout à fait insuffisant pour faire face à leur impact financier. La proposition, soumise au vote des députés dans la plus grande impréparation, à la veille de la session d’examen, sans la consultation des acteurs de terrain, va entraîner des effets négatifs dont on ne soupçonne pas encore l’ampleur.
Peut-on encore s’opposer à ce qui va arriver ? Oui. Le Groupe de vigilance, constitué à la suite de la carte blanche du 29 mars, s’y oppose. Il vous invite à vous manifester avant le vote en séance plénière qui aura lieu le 25 avril.
Si vous n’êtes pas d’accord avec tout ou partie de ces mesures, si vous estimez que de telles mesures ne peuvent être prises sans une concertation sérieuse avec les professionnels de l’enseignement supérieur, en particulier à la veille des examens, nous vous invitons à signer la présente pétition. Nous la remettrons aux députés le jour du vote en séance plénière.